MASCAREIGNES (Réunion -Maurice)

 

octobre novembre 2011

Géologie 
Flore
Au jour le jour


                      

     Le séjour à la Réunion s'est  fait en petit groupe et avait pour but l'étude géologique de l'île. Nous avons gravi le Piton de la Fournaise, parcouru la forêt primaire de Belouve, parcouru à pied les 3 grands cirques (Salazie, Mafate, Cilaos) et réalisé l'ascension du Piton des neiges. Lors d'une journée de repos à l'Hermitage nous en avons profité pour visiter le jardin d'Eden. Puis, alors que le reste du groupe regagnait Paris, Jeannine et moi-même avons prolongé quelques jours à Maurice.



Marche
Travail


Pause
Détente (La Dodo lé La)

       

  Géologie : Les îles Mascareignes font partie d'un ensemble qui résulte de l'activité d'un point chaud. Ci dessous des schémas et des reconstitutions simplifiées de l'histoire géologique de la Réunion et de Maurice.

La Réunion


Il y a 4 millions d'années : volcan sous marin.



Il y a 2 millions d'années : l'île émerge.



Il y a 1 million d'années : naissance du  deuxième volcan  (Piton de la Fournaise)


Il y a 300 000 ans : arrêt de l'activité du Piton des neiges.





Etat actuel. Le Piton de la Fournaise est encore en activité.




1 : Grand Brulé;  2 : Enclos Fouqué; 
3 : Cirque de Salazie;  4 : Cirque de Mafate; 5 : Cirque de Cilaos

       


Maurice

a: 1er édifice (L1 = série bréchique de base), rares affleurements,-10 à -8 MA
b : 1ère caldeira (C1), diamètre 24 km.
c : 2ème édifice (L2 = série ancienne), comblement de la caldeira C1 avec des débordements à  l'Est, -7,5 à -5,2 MA
d : 2ème caldeira (C2), diamètre 20 km. Un certain nombre de sommets correspondent plus ou moins au rebord de cette caldeira.
e : Deux épisodes éruptifs successifs (L3) : -3,5 à -1,7 MA et -700 000 à -25 000 ans, recouvrent la presque totalité de l'île.
Les cônes du 2ème épisode sont encore bien visibles ( trou aux Cerfs...)


La Flore : A ce jour le bilan floristique de la Réunion se situe ainsi : environ 1750 espèces vasculaires spontanées (dont env. 1500 Spermaphytes) qui se répartissent à peu près à égalité entre espèces indigènes et espèces exotiques. Parmis les plantes indigènes environ 25% sont endémiques de la Réunion et 45% endémiques des Mascareignes. Pour La Réunion le taux d'endémisme se situe dans la moyenne des îles de la planète avec les Canaries par exemple. Ce taux est beaucoup plus élevé à Madagascar, Nouvelle Zélande, Nouvelle Calédonie, Hawaï ... et plus faible dans les Antilles, Cyclades ... On doit noter la rapidité avec laquelle ces espèces endémiques sont apparues puisque l'étude géologique montre que l'île de la Réunion n'existe que depuis environ 2 millions d'années. En ce qui concerne Maurice il ne reste aujourd'hui qu'environ 600 espèces indigènes dont 40 % d'endémiques.

      La colonisation végétale de ces îles volcaniques s'est réalisée par transport de graines par les vents, courants marins et Oiseaux. Les réservoirs d'origine sont principalement Madagascar et la côte Sud Est de l'Afrique et dans une moindre mesure le sud de l'Asie et l'Australie. La plupart des espèces initialement apportées ont très vite évolué en donnant des espèces endémiques. Les trois îles sont apparues  successivement et il est intéressant de tenter de reconstituer l'histoire de leur colonisation végétale. A titre d'exemple le genre Psiadia est traité ici.

       L'installation de l'homme à partir du XVII ème siècle a eu un impact fortement négatif sur la flore indigène. L'urbanisation et la culture de la Canne à sucre en basse altitude y ont pratiquement éradiqué les formations végétales initiales. A la Réunion il ne resterait que 30% de végétation primaire, principalement en altitude. En outre les plantes exotiques introduites se sont facilement naturalisées, constituant la moitié des espèces spontanées.  Certaines d'entre elles sont envahisantes, qualifiées de pestes végétales elles concurrencent et même éliminent les espèces indigènes. Ainsi à titre d'exemple : Ulex europaeus, Rubus alceifolius (Raisin marron), Lantana camara, Boehmeria penduliflora (Bois chapelet), Ravenala madagascariensis (arbre du voyageur), Furcraea foetida (Choca vert), Hedychium gardnerianum (Longose jaune)... L'influence de l'homme se fait également sentir par les reboisements : Le Filao (Casuarina equisetifolia) en basse altitude, le long de la côte et Cryptomeria japonica en moyenne altitude.



Furcraea foetida (Choca vert) - peste à la Réunion
Ravenala madagascariensis (Arbre du voyageur) - peste à Maurice

            Au jour le jour :

              26 octobre : Vol de nuit depuis Paris Orly. Promenade dans St Denis : Artocarpus heterophyllus, visite du jardin de l'état : Ficus altissima, Couroupita guianensis (planté). Route le long de la côte. N.D. des laves : Asystasia intrusa (naturalisée), Mimosa pudica (naturalisée), Stachytarpheta jamaicensis (naturalisée). Grand Brulé : Macrotyloma axillare, Heterotis decumbens (Naturalisé), Boehmeria penduliflora (naturalisée), Casuarina equisetifolia (naturalisé). Hôtel à l'Etang Salé : Hibiscus tiliaceus.



Notre Dame des Laves - La coulée de 1977 s'est arrêtée devant l'église
Le Grand Brulé colonisé par Boehmeria penduliflora

            27 octobre : Route vers Bourg Murat. Le Nez de Boeuf (2000 m) : Sophora denudata, Acacia mearnsii (naturalisé),  Faujasia salicifolia, Erigeron karwinskianus (plante naturalisée envahissante que l'on trouve un peu partout sur l'île), Tragopogon dubius (naturalisé), Erica reunionensis, Hypericum angustifolium, Rubus rosifolius (naturalisé, parfois envahissant). Pas des Sables (2350 m) : Psiadia callocephala, . Gîte du Volcan (2250 m), d'où l'on part à pied en direction du pas de Bellecombe : Hubertia tomentosa var. conyzoidesPsiadia callocephala, Stoebe passerinoides, Phylica nitida, Hypochaeris radicata (naturalisée), Ulex europaeus (naturalisé), Tibouchina urvilleana (naturalisée),  . Descente dans l'Enclos Fouqué : Psiadia anchusifolia, Helichrysum heliotropifolium, Agauria buxifolia, Hypericum angustifolium . Traversée de l'Enclos Fouqué : Psiadia callocephala, Helichrysum heliotropifolium, Erica reunionensis, Agauria buxifolia, . Ascension du Piton de la Fournaise (2632 m) : Erica reunionensis, Erica galioides . Pique Nique près du Cratère Bory (2550 m) : Psiadia callocephala, . Retour au Pas de Bellecombe puis au Gîte du Volcan où nous passons la nuit.



Depuis le Pas des Sables : La Plaine des Sables,
 le Piton de la Fournaise au fond
, le Piton Chisny à droite
Depuis le Pas de Bellecombe : L'Enclos Fouqué, le Formica Leo,
Le Piton de la Fournaise,
à droite : Hypericum angustifolium

           28 octobre : Au gîte avant de partir :  Phylica nitida, Tragopogon dubius (naturalisé), .Véhicule jusqu'à la Plaine des Sables, arrêt près du Piton Chisny, étude des bombes qui parsèment ses flancs (2300 m), végétation pionnière très clairsemée : Hubertia tomentosa var. conyzoides, Cynoglossum borbonicum, Rumex acetosella, Pennisetum caffrum, . On continue la route jusqu'au Cratère Commerson (2350 m), né d'une éruption particulièrement explosive (rencontre du magma avec la nappe phréatique), flore très fournie : Hubertia tomentosa var. tomentosa, Faujasia pinifolia, Agauria buxifolia, Acacia heterophylla, . Route en direction de la Forêt de Belouve, Pique nique près du gîte de Belouve :  Hubertia ambavilla. Promenade jusqu'au Trou de Fer dans la forêt primaire (1500 à 1400 m) : Cyathea glaucaCordyline mauritiana, Acacia heterophylla, Begonia cucullata (naturalisée), Polygonum capitatum (naturalisé), Psiadia boivinii, Forgesia racemosa, Cynorkis variegata, Cynorkis squamosa, Arnottia mauritiana, Bertiera rufa, Aphloia theiformis, Claoxylon glandulosum, Monimia rotundifolia, Weinmannia tinctoria, Maillardia borbonicaCryptomeria japonica (naturalisé ?) Solanum mauritianum (naturalisé), Fuchsia boliviana (naturalisée), Fuchsia magellanica (naturalisée), Verbena brasiliensis (naturalisée). Descente sur Hell-Bourg : Benthamia chlorantha (au tout début de la descente), Ardisia crenata (naturalisée), Psidium cattleianum (naturalisé), Kalanchoe pinnata (naturalisé). Gîte à Hell-Bourg.



Cratère Commerson
Erica reunionensis, Stoebe passerinoides et Phylica nitida
Forêt primaire de Belouve - Cyathea glauca

           29 octobre : Trajet en véhicule, d'abord vers le bas de la vallée, arrêt (600 m) : Desmodium intortum (naturalisé), Rubus alceifolius (naturalisé),  Oenothera rosea (naturalisée). On remonte en direction de Grand Ilet, arrêt belvédère (900 m) : Furcraea foetida (naturalisée), Solanum mauritianum (naturalisé). On laisse le minibus au col des Boeufs (1850 m) : Psiadia boivinii, Psiadia laurifolia, Hedychium gardnerianum (naturalisé) . A pied en direction du col des Fourches (1940 m) : Cyathea glauca, Faujasia salicifolia, Duchesnea indica (naturalisée), . On découvre les fumées de l'incendie qui sévit sur le versant de Maido et qui débordent dans le cirque de Mafate. Descente dans le Cirque de Mafate : Pique nique dans la Plaine des Tamarins (1650 m) : Acacia heterophylla, Faujasia salicifolia, Psiadia melastomoides, Forgesia racemosa, Aphloia theiformis, Solanum mauritianum (naturalisé), Molinaea alternifolia, Duchesnea indica (naturalisée), . Direction de Marla (1500 m) : Furcraea foetida (naturalisée, peste), Acacia mearnsii (naturalisé), Rubus rosifolius (naturalisé, parfois envahissant), Orobanche minor (naturalisée), Boehmeria macrophylla (naturalisée). Gîte à Marla.



Du col des Fourches en direction du Col de Taibit et de Marla. A droite la fumée de l'incendie qui sévissait alors dans le Maido sur l'autre versant
Plaine des Tamarins avec le Tamarin des hauts (Acacia heterophylla)

            30 octobre : Autour du Gîte :  Erica reunionensis, Oenothera stricta (naturalisée), Pennisetum clandestinum (naturalisée), . Montée au col de Taibit (2082 m) : Rumex abyssinicus (naturalisé). Descente dans le cirque de Cilaos : Sophora denudata, Faujasia pinifolia, Furcraea foetida (naturalisée), Hedychium gardnerianum (naturalisé), Forgesia racemosa,  Aphloia theiformis, Monimia amplexicaulis, Claoxylon parviflorum, Smilax anceps, Convolvulus farinosus (statut indéterminé : Indigène ou naturalisée), Pittosporum senacia ssp. reticulatum, Peperomia borbonensis, . Pique nique dans l'Ilet des Salazes (1500 m) : Aphloia theiformis, Dodonaea viscosa, Pittosporum senacia ssp. reticulatum, Verbena rigida (naturalisée). On continue la descente : Psiadia dentata, Antirhea borbonica. Arrivée à la route où on attend un bus (1250 m) : Agauria salicifolia, Dracaena reflexa, . Gîte à Cilaos.

          31 octobre : Le matin dans Cilaos : Grevillea robusta (planté). Bus jusqu'à Le Bloc (1380 m). Départ à pied. Première étape juqu'au plateau du Petit Matarum : Erica arborescens, Forgesia racemosa, Jumellea fragrans, Bulbophyllum nutans, Badula barthesia, Peperomia tetraphylla, Peperomia borbonensis, Peperomia pedunculata, Hedychium gardnerianum (naturalisé). Pique nique au Petit Matarum (1970 m) : Helichrysum heliotropifolium, Heterochaenia ensifolia, Weinmannia mauritiana, Pittosporum senacia ssp. reticulatum. Montée au refuge Dufour : Psiadia argentea, Helichrysum arnicoides, Cordyline mauritiana, Convolvulus farinosus (statut indéterminé : Indigène ou naturalisée), Clematis mauritiana, . Passage au col (2480 m) : Hubertia tomentosa var. tomentosa, Hypericum angustifolium . Nuit au refuge Dufour.



En montant au refuge Dufour, vue sur Cilaos
Les fumées de l'incendie du Maido sont bien visibles
Le refuge Dufour - Hypericum angustifolium

              1er novembre : Lever matinal, montée de nuit au Piton des neiges, arrivée au sommet (3070 m) pour le lever du soleil (5 h 30) : Hubertia tomentosa var. conyzoides, Psiadia callocephala. Redescente au refuge : Hypericum angustifolium, Eriothrix lycopodioides, Hubertia tomentosa var. tomentosa, Hubertia tomentosa var. conyzoides, Psiadia callocephala. Descente sur Cilaos : Bulbophyllum nutans, Monimia amplexicaulis, Weinmannia mauritiana, Boehmeria macrophylla (naturalisée). Route pour l'Hermitage. Hotel.


Sommet du Piton des Neiges

              2 novembre : Promenade sur la plage de l'Hermitage : Ipomoea pes-caprae, Scaevola taccada, Asystasia intrusa (naturalisée), Casuarina equisetifolia (planté ou naturalisé). Visite du jardin d'Eden, on y trouve quelques espèces indigènes que nous n'avons pu observer dans leur milieu naturel : Zanthoxylum heterophyllum, Gastonia cutispongia, Tournefortia argentea (Très rare à l'état naturel à la Réunion, moins menacée à Maurice) . Vol pour Maurice. Installation à Grand Baie.


Maurice - Grand Baie

              3 novembre : Promenade le long du litoral à Grand Baie : Cassia fistula (naturalisé), Pithecellobium dulce (naturalisé). Visite du Jardin de Pamplemousse : Hyophorbe lagenicaulis.



Nenuphar géant (Victoria amazonica)
Pince de Crabe (Heliconia bihai)
Dans le jardin de Pamplemousse

            4 novembre : Visite organisée dans le sud de l'île, beaucoup de plantes naturalisées : Enterolobium cyclocarpumMillettia pinnata, Albizia lebbeck, Pithecellobium dulce, Acacia concinnaCrotalaria retusa, Trichodesma zeylanicum (indigène ?), Thunbergia fragrans, Thunbergia alata,  Rubus alceifolius, Passiflora vesicaria, Ravenala madagascariensis, Hiptage benghalensis, Ipomoea albaPsidium cattleianum, Homalanthus populifolius, Argemone mexicana. Quelques endémiques de Maurice peuvent se rencontrer : Psiadia arguta, Bertiera zaluzania, Sideroxylon puberulum, Gastonia mauritiana, . Endémique des Mascareignes : Cossinia pinnata, . Indigènes : Ludwigia octovalvis, Plumbago zeylanica, Commelina diffusa (Statut indéterminé : naturalisée ou indigène), Rhizophora mucronata.



Depuis le Trou aux Cerfs : Les Trois Mamelles (629 m) et le Rempart (777 m)
La Terre de sept couleurs de Chamarel

              5 novembre : Côte nord de l'île, jusqu'à Grand Gaube, en utilisant les transports locaux : Calotropis gigantea (naturalisée). Pique nique à Cap Malheureux : Pemphis acidula, . Retour puis flanerie à Grand Baie : Cassia fistula (naturalisé), Moringa oleifera (naturalisée), Thespesia populnea.




Grand Gaube - île Plate à gauche, île Ronde à droite
Eglise du Cap malheureux