LADAKH (Août 2000) |
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Le
Ladakh est désormais une destination classique de trek. Son ouverture au tourisme
date de 1974. Les Allemands y sont d’abord venus et actuellement on y trouve plutôt
une majorité de Français.
De
nombreux itinéraires sont proposés et ils sont de difficulté variable. La plupart
se déroulent à des altitudes qui voisinent ou dépassent 3500 m, certains proposent
l’ascension d’un sommet. Les descriptions qui vont suivre concernent celui que
nous avons suivi et qui ne présente aucune difficulté.
Un vol de ligne intérieure
amène de Dehli à Leh. Une autre possibilité plus aléatoire est d’emprunter la
route qui traverse la chaîne himalayenne à partir de Manali par des cols qui dépassent
5000 m. et qui peut être coupée à la suite d’intempéries. D’autre part l’état
de guerre qui sévit encore à ce jour au Cachemire interdit pratiquement d’emprunter
la route qui arrive de Srinagar.
L’acclimatation débute de façon douce, pendant deux jours,
par une visite, en véhicules, de quelques monastères des environs de Leh (Hemis,
Shey...). Puis après la visite de celui de Likir le trek proprement dit commence.
Il se déroule en deux tronçons : Le premier au nord de l’Indus entre Likir
et Khalse, le second au sud de l’Indus entre Lamayuru et Alchi (Liaison routière entre Khalse et Lamayuru, au milieu des
convois militaires en août 2000).
Géologie :
Le tronçon Nord se déroule
dans des terrains granitiques. Nous avons affaire à des plutons qui traversent
le socle tibétain de la plaque asiatique. Au sud on se trouve au niveau de la
célèbre suture de l’Indus, zone très complexe qui correspond aux restes d’un océan
pincé entre les plaques indiennes et asiatiques. On y trouve des roches variées :
Serpentinites, Basaltes, Calcaires, Grès, Conglomérats…
Paysages :
L’itinéraire au nord de l’Indus
parcourt une ligne de cols qui permettent de joindre des oasis qui se situent
sur des affluents de l’Indus. Entre les oasis le paysage est subdésertique, son
aspect est globalement minéral et de couleur ocre. L’altitude des oasis
se situe aux alentours de 3500 m. et celle des cols vers 3800 m. Une route
carrossable passant par les cols permet de
joindre les villages de la partie Est de l’itinéraire. On trouve deux monastères
sur cet itinéraire.
L'oasis de Yang
Tang | Le
monastère de Rizong |
Les habitants :
Les oasis sont bien peuplées
et leurs habitants très accueillants. Beaucoup d’enfants sont scolarisés, mais
comme il n’y a pas d’école dans chaque village ils doivent parfois faire une longue
marche journalière pour aller à la plus proche en passant un col. Nous avons fait
le chemin avec eux entre Yang Tang et Himis Sukpachan par le Sarmanchan La.
Juniperus
semiglobosa, le seul arbre rencontré. |
Au Nord les touffes de Corydalis
flabelatta nous accompagnent lors du franchissement des premiers cols,
mais ce sont surtout les Labiées qui dominent
(Nepeta
leucolaena, Nepeta
floccosa, Perovskia
abrotanoides, Eriophyton
tibeticum), on trouve aussi des touffes d' Ajania gracilis. Les églantiers (Rosa
webbiana) sont le plus souvent en fruit à la saison des treks mais on
peut parfois admirer quelques fleurs tardives. Le long des cours d’eau qui arrosent
les oasis il n’est pas rare de trouver des fourrés de Myricaria
elegans, les zones humides ou marécageuses, que l’on y rencontre parfois,
hébergent Lancea
tibetica et Pedicularis
longiflora var. tubiformis. Dans les villages on trouve parfois en abondance
Christolea
crassifolia ou Lepidium
obtusum. Les murs de pierre et talus qui séparent les champs cultivés
hébergent Clematis
tibetana et Convolvulus arvensis bien connu en Europe. Le
long de la vallée de l’Indus, en dehors des zones habitées et cultivées, Capparis
spinosa et Echinops
cornigerus s’accrochent sur les pentes escarpées. A Hemis Sukpachan on
trouve quelques rares genèvriers (Juniperus
semiglobosa).
Au Sud l’altitude des cols franchis nous amène à plusieurs reprises au-dessus de 4000 m. et on est étonné de voir que la végétation devient plus fournie, permettant de nourrir les troupeaux de chèvres et de moutons. On rencontre Acogonum tortuosum, Bistorta afffinis, Rheum tibeticum, Acantholimnon lycopodioides, Geranium sibiricum, Tanacetum stoliczkae, Erigeron acris, Prenanthes brunoniana, Delphinium brunonianum, Potentilla multifida, Mentha longifolia ssp. hymalaiensis, Eritrichium canum, Astragalus oplites... Beaucoup d’espèces forment des touffes qui peuvent atteindre 1 mètre de large. On trouve aussi des fourrés de buissons comme Lonicera microphylla, Ribes orientalis, Rosa webbiana. Plus haut, à partir de 4500 m (Tar La) la végétation devient à nouveau plus rare et on trouve des espèces que l’on peut qualifier d’alpines : Waldheimia nivea, Waldheimia tomentosa, Saussurea elliptica, Thermopsis inflata, Corydalis govaniana, Rhodiola fastigiata, Polygonum paronychioides…Près des villages on trouve souvent des espèces communes en Europe comme Cirsium arvense…
Des photos, prises en juillet 2014 par Christine Provot, permettent de compléter certaines fiches: Chesneya cuneata, Astragalus oplites, Tanacetum pyrethroides (rencontré uniquement par C. Provot), Ajania gracilis, Inula obtusifolia, Taraxacum luridum, Echinops cornigerus, Christolea crassifolia, Lepidium obtusum, Corydalis flabellata, Euphorbia tibetica, Impatiens thomsonii, Nepeta discolor, Nepeta floccosa, Nepeta leucolaena, Perovskia abrotanoides, Stachys tibetica, Polygonum paronychioides.