Sejour Crete

La région méditerranéenne, avec les régions cotières du sud de l'Europe, du nord de l'Afrique, de l'ouest de l'Asie, avec aussi ses îles et en y adjoignant la Macaronésie, constitue un point chaud de biodiversité. En effet on y trouve 30000 espèces dont 13000 endémiques. Au sein de cette entité la flore de la Crète présente des caractères particuliers, avec un taux d'endémisme important. Le tableau ci dessous permet de situer la Crète par rapport à d'autres îles méditerranéenne.

Le relief de la Crète est particulièrement favorable à l'apparition de plantes endémiques : Des gorges profondes (Samaria, Agia Irini, Anidri...), situées surtout sur la côte sud, hébergent des plantes qui ont trouvé là un refuge contre la chaleur et la lumière excessive, ainsi Petromarula pinnata, Origanum dictamnus, Verbascum arcturus... Les massifs montagneux sont isolés les uns des autres, constituant de véritables îles : A l'ouest les Montagnes Blanches avec une vingtaine de sommets dépassant 2000 m (point culminant à 2452 m), au centre le Psiloritis (Mt Ida) avec 2456 m point culminant de la Crète, à l'Est le Mt Dikté 2150 m et d'autres petits massifs.

Actuellement la Crète et toutes les îles de la mer Egée font partie d'une plaque rattachée au continent européen. Au sud de la Crête se situe une zone de subduction qui fait passer la plaque africaine sous le continent européen. La structuration de la Crète s'est faite en deux étapes : La première, réalisée principalement à l'époque Oligocène (en même temps qu'une phase tectonique importante dans les Alpes), a vu se constituer un empilement de nappes, se recouvrant en direction du Sud, dans toute la région comprenant les Balkans, Grèce continentale, domaine égéen, jusqu'en Anatolie. A partir du Miocène la zone de subduction a déterminé la formation d'un bassin d'arrière arc au niveau de la plaque européenne (l'enfoncement de la plaque africaine provoque le recul du point d'entrée de la subduction et donc une extension dans la plaque européenne). Ainsi au début Miocène (il y a env. 17 millions d'années), la région de la mer Egée était émergée, constituant la prolongation de la Grèce continentale actuelle. Puis l'apparition du bassin arrière arc, caractérisé par des mouvements d'extension, a entrainé l'amincissement de la croûte au niveau de la région égéenne, abaissant le niveau du sol et permettant l'invasion marine. La Crête a été la première île apparue (il y a env. 5 millions d'années), Les Cyclades ne sont devenues des îles que plus récemment (il y a env. 1 million d'années). A la lumière de cette reconstitution on peut expliquer les particularités de la flore : La Crête, isolée depuis plus longtemps et dotée d'un relief vigoureux, a pu mettre en oeuvre des mécanismes de spéciation et ainsi montrer aujourd'hui bon nombre de plantes endémiques. Par contre dans les Cyclades, rattachées encore récemment à la Grèce continentale, l'évolution n'a pas eu le temps de créer beaucoup de nouvelles espèces.

	Superficie (Km²)	Altitude max. (mètres)	Âge (Millions d'années)	Nombre d'espèces	Taux d'endémisme	L'âge d'une île et son altitude sont les facteurs les plus importants déterminant le taux d'endémisme. La Crète est ainsi bien placée en dépit de son âge inférieur à celui des autres îles. 5 millions d'années ont suffi pour que les mécanismes de spéciation soient bien mis en oeuvre. Les Cyclades voisines ne sont des îles que depuis 1 million d'années, rattachées à la Grèce continentale auparavant, cette durée n'a permis qu'un très faible taux d'endémisme. Voir Géologie.
Crète	8330	2452	5	2000	10%
Corse	8750	2710	20	3000	12%
Baléares	4990	1432	20	1400	7%
Chypre	9200	1953	10 ?	1900	7%